Présentation du livre « Dix petites anarchistes » par son auteur, Daniel de Roulet
C’est « l’extraordinaire épopée de femmes soudées par un amour farouche de la liberté, qui ont choisi de se réjouir de l’imprévu sans perdre la force de s’insurger. »
Pendant que Sud.E* (collectif syndical de militantes) organise la grève générale des femmes le 14 juin 2019 dans la fonction publique et parapublique, après que notre fédération syndicale SUD a obtenu auprès de l’organe un acte de non conciliation rendant la grève licite dans le canton de Vaud, l’Union patronale Suisse déclare haut et fort que cette grève est illicite et menace, sans retenue, les travailleuses du secteur privé de représailles en cas de grève.
Il est indispensable s’arrêter sur le livre de Daniel de Roulet qui est un hymne à l’espoir. Il raconte l’histoire de l’émigration à partir de faits historiques. Il a imaginé l’aventure de dix jeunes émigrantes de Saint-Imier à la fin du 19ème siècle quittant le Jura pour la Patagonie.
« On était dix et à la fin on était plus qu’une ». C’est la première phrase de ce roman, s’inspirant de faits historiques pour imaginer une aventure politique et sociale portée par dix femmes travaillant pour la plupart dans l’industrie horlogère à la fin du 19ème siècle. Elles ont préféré quitter le Jura bernois dans l’espoir de fuir la précarité, la souffrance, la soumission, la faim…
L’auteur fait référence aussi à la forte émigration qu’a connu la Suisse au 19ème siècle, émigration poussée par la misère. De nombreuses collectivités « invitaient », même avec insistance, les familles tombées dans la misère à quitter définitivement la Suisse pour l’étranger. Les communes ne se débarrassaient pas seulement des indigents, mais aussi des rebelles.
L’auteur reconstitue aussi l’esprit anarchiste qui couvait, à la fin du 19ème, à Saint-Imier, ville qui a accueilli le premier congrès anarchiste en 1872. Il met ainsi en avant le rôle important des femmes dans ce mouvement qui cherche à développer une société sans domination et sans exploitation où chaque individu-producteur est amené à coopérer librement dans une dynamique d’autogestion. Ce sont les débuts des mouvements libertaires en Europe et en Amérique latine, de nombreuses grèves et manifestions réprimées avec violence que Daniel de Roulet évoque… Ces femmes jurassiennes croiseront ainsi bien des figures historiques comme Louise Michel, Bakounine ou Malatesta.
Nous avons invité Daniel de Roulet pour nous parler certes de son livre sans nous dévoiler toute l’histoire, et pour nous présenter le mouvement libertaire et syndicaliste en Suisse, en Europe et en Amérique latine dans une période qui avait soif de liberté, d’émancipation, de justice sociale et de révolution.
Venez nombreuses et nombreux, n’hésitez pas à inviter vos collègues et ami.e.s.
Secrétariat syndical du SGFP.SUD