Vers la république autogérée sociale et écologique!

«Vous prétendez détenir le pouvoir politique. Régulièrement vous sollicitez même notre vote, notre blanc-seing, pour pouvoir continuer à occuper des postes dans lesquels vous êtes installé-e-s depuis des années. Mais que faites-vous et qu’avez-vous fait sérieusement pour résoudre la question écologique?» Voilà une simple question adressée par le mouvement sur le climat à la classe politique de ce pays. Innocente au premier abord. Dérangeante au deuxième. Dans son plein déploiement, elle est porteuse d’exigences radicales qui frappent au cœur les institutions de la représentation. Car qui veut y répondre avec un minimum de franchise est obligé d’admettre que la profondeur de la question écologique impose une rupture radicale que le pouvoir et la classe politique ne sont pas prêts à concéder et encore moins en mesure de réaliser. Alors, à quoi servez-vous si vous n’êtes même pas en mesure d’assurer les conditions mêmes de notre avenir?

Derrière le prétendu consensus qui entoure le mouvement de la grève du climat, la sympathie et la soi-disant bienveillance que lui portent les importants, les officiels et autres notables, se cache une réalité tout autre: toutes et tous savent que la profondeur de la crise politique que ce mouvement populaire est en mesure de créer n’en épargnera aucun-e. Les reines et rois sont nu-e-s face à la question écologique. Et pour se convaincre de l’état de tension dans lequel ils et elles se trouvent, il suffit de regarder les tentatives répétées pour comprimer et encadrer le mouvement: volonté dès le début de sanctionner les élèves faisant grève, répression policière et judiciaire contre les militant-e-s (voir encadré), ou encore interdiction pour la manifestation lausannoise du 24 mai 2019 de se rendre au Château, siège du gouvernement cantonal…

Un mouvement profond à la portée radicale

La Grève du climat et les groupes qui agissent sur ce terrain constituent mouvement social le plus important que connaît le Canton de Vaud depuis des décennies – à l’exception notable de la lutte des femmes et des mouvements de la fonction publique, par la taille des manifestations, la durée, l’insubordination implicite ou explicite et les radicalités qui le traversent et le porte. Nous devons en prendre la pleine mesure. Inventivité, exigence d’auto-organisation, dispositifs de lutte – grève, manifestation, action directe – comme terrain central pour faire changer les choses; tout cela nous interpelle et nous instruit.

Ce mouvement est traversé, naturellement, par de multiples contradictions et limites, qu’il faut résoudre pour avancer. Il est probablement arrivé à un moment-clef de son développement. Cette échéance va être tout à fait déterminante pour sa capacité à peser et imposer des victoires sur le terrain de l’émancipation écologique.

La lutte contre l’hégémonie de l’écologie dominante

Le Conseil d’État a initié une série de consultations et va proposer un plan d’action climatique, probablement après le 14 juin. Cet élément est sans conteste une première victoire. Mais il va marquer, encore plus clairement, la reprise d’initiative politique par le pouvoir et ses représentant-e-s sur le sujet. Nous allons assister (et nous assistons déjà) à une pression extrêmement forte sur le mouvement pour prescrire l’agenda, le discours, la représentation, l’orientation et les revendications de l’écologie politique officielle portée par les Verts, mais également par les Verts libéraux. Les élections fédérales seront l’occasion attendue pour elles et eux d’imposer le terrain institutionnel comme centralité politique, l’étatisme comme seul lieu légitime et possible pour faire avancer les propositions écologiques.

La lutte pour l’hégémonie sera absolument déterminante. Il faut mener cette bataille. Car les conséquences d’un tel processus nous les connaissons. Si le mouvement accepte sa subalternéité, son caractère soumis à la politique institutionnelle et à la représentation, la possibilité d’une défaite en rase campagne nous guette. Avec son lot de démoralisation, de désaroi, de désespoir, de repli sur soi… Et la perte de sens pour une politique d’émancipation que tout cela entraine. Évidemment, le mouvement vit avec cette contradiction. Il énonce souvent la demande que «les politiques agissent». Mais cette inaction est la politique même des puissant-e-s sur la question écologique. Seule la pression populaire peut contraindre la puissance publique d’agir pour des avancées écologiques.

Rendre l’impossible, possible et désirable!

Abandonner notre pouvoir au système qui prétend s’occuper de tout à notre place, c’est lui donner le champ libre pour nous dicter le possible. Et le possible des puissant-e-s c’est toujours la même rengaine: la marge est négociable, mais le noyau dur, on n’y touche pas. Le mouvement doit rendre possible ce qui semble impossible ou inaccessible. Le pouvoir concède ce à quoi il est contraint. Cela n’est pas une simple formule. C’est le secret de la politique populaire. C’est d’autant plus essentiel et urgent sur la question écologique.
Lorsqu’elle est posée sérieusement, et c’est ce qui fait qu’elle est porteuse d’une grande radicalité, elle ne peut pas se contenter d’une réponse en demi-mesure, de compromis, de pirouettes, d’illusions d’optique. En un mot, de capitalisme vert. Le seul possible réaliste sur cette question est l’écologie d’émancipation. Elle implique la réorganisation complète de notre société. Elle habite le projet de la transformation sociale.

Il est donc central que le mouvement conserve son indépendance, son autonomie, sa capacité de pression et de proposition. La centralité de la lutte et de la construction du rapport de force depuis la base, par les mobilisations, les manifestations et les grèves doit être maintenue et amplifiée. Il s’agit bien de contraindre sans cesse le pouvoir étatique, de le plier au maximum, de lui imposer une politique d’intérêt général de l’humanité, donc de l’émancipation de toutes et tous, de libération de la nature de la pression impitoyable de la valorisation capitaliste. Nous refusons à l’étatique, en tous temps, d’être le représentant légitime de l’intérêt général. Le mouvement impose ses revendications par la lutte et par la culture. Ce n’est rien d’autre que de la démocratie plébéienne en acte, la tension vers l’expropriation du pouvoir de l’État et des capitalistes, et donc la constitution de notre propre puissance.

Les dangers de l’écologie autoritaire et antisociale

À nouveau, cela est particulièrement décisif s’agissant du problème écologique. Le risque étant, comme le dit bien Gorz, que «la prise en compte des contraintes écologiques se tradui[se] par une extension du pouvoir techno-bureaucratique: en érigeant l’État et les experts d’État en juges des contenus de l’intérêt général et des moyens d’y soumettre les individus». La prétendue complexité de l’urgence écologique, la dépendance aux recherches scientifiques pour nous informer des conséquences de la crise climatique que nous ne pouvons pas mesurer par nous-mêmes et qui nous paraissent lointaines, la supposée nécessité de l’autolimitation à imposer: tout cela ne doit pas servir de prétexte pour exproprier le mouvement de son pouvoir de faire.

Nous voyons poindre partout l’utilisation manipulée de la question écologique pour légitimer des réponses autoritaires et redoubler l’état de siège permanent contre les classes populaires. L’histoire des gilets jaunes n’est-elle pas partie d’une lutte contre une taxe supplémentaire frappant le revenu populaire sous prétexte d’urgence climatique? La crise écologique est aussi une opportunité, un outil puissant pour le système, afin de radicaliser les attaques qu’il mène sur le terrain social et démocratique.

Engranger des victoires décisives

Comment faire pour inverser la tendance? Ce qui semble clef en cette période, ce sont deux choses. Nous formulons dans la suite de ce texte une série de propositions à ce propos.

Premièrement, il faut mener une offensive contre-hégémonique sur le récit, la représentation et l’orientation dominants sur la question écologique. Deuxièmement, il faut élaborer une série de propositions revendicatives, d’objectifs stratégiques qui permette au mouvement d’avancer et d’engranger des victoires.

Ce dernier point est décisif. La lutte sur le plan d’action climatique du Conseil d’État vaudois doit être menée pour imposer quelques objectifs centraux qui seront autant de victoires, symboliquement et concrètement pour le mouvement. Il faut intégrer dans la lutte accumulée et ses exigences radicales des propositions concrètes, plus tactiques, plus rapidement accessibles, qui seront des points d’appui pour toutes et tous pour prolonger la lutte, sous toutes les formes qu’elle pourra prendre, et ce y compris après la période estivale.

Nous nous concentrerons ici sur un des aspects centraux de la question écologique: le réchauffement climatique. Bien sûr, il y a également l’effondrement de la biodiversité et les enjeux des pollutions diverses, que nous traiterons dans un prochain bulletin. Bien qu’il n’épuise pas la question, l’enjeu synthétisé dans l’augmentation de la température moyenne de la planète est bien le problème central. Et en cela la question énergétique est décisive.

Il y a des coupables: désignons-les

La première bataille sur le récit écologique dominant porte certainement sur les processus de légitimation idéologique qui visent à naturaliser la prédation contre l’environnement en le présentant comme le fait de l’humanité entière, homogénéisée, nocive par essence et par conséquent responsable du réchauffement climatique. Cette thèse qui circule de plus en plus souvent sous l’étiquette de l’«anthropocène» est fausse et doit être combattue. Non seulement elle ne correspond pas à la réalité, mais elle vise à culpabiliser la population, à légitimer des solutions autoritaires seules à même d’imposer une orientation «rationnelle» contre une humanité «irrationnelle et dangereuse» et, surtout, à invisibiliser les véritables coupables du réchauffement climatique. C’est l’hypothèse détestable du despotisme éclairé.

Il faut contester cette notion abstraite d’une humanité unie dans la valorisation du capital, soumise à l’ordre du pouvoir séparé. Le productivisme et une prédation universelle qui seraient consubstantielle à l’être humain veut imposer cette signification centrale qu’il n’y aurait aucune distinction entre les groupes sociaux, masquant les inégalités de pouvoir, sociales et environnementales. Il y a une histoire de la prédation sur la planète, comme il y a une histoire de l’exploitation et de la domination. Il y a une histoire des transitions énergétiques et de la mise en place du modèle productif.

Il faut rendre visibles les relations conflictuelles entre les forces sociales car elles ont mené à la prééminence du modèle énergétique actuel, fondé sur les énergies fossiles et sur la marginalisation des énergies renouvelables. Le choix productif d’un capitalisme fondé sur les énergies fossiles est – et a été – sans cesse déterminé par le mouvement de captation et de prédation du Capital sur la force de travail.

Le modèle productif fondé sur les énergies fossiles pour les intérêts des capitalistes

Cela est vrai, comme le montre Andreas Malm, à la fois dans l’Angleterre victorienne où le choix porté sur le charbon plutôt que sur l’énergie hydraulique et a été essentiellement déterminé par le besoin des capitalistes d’avoir des travailleurs/euses concentrés aux mêmes endroits pour les mobiliser. En effet, l’énergie hydraulique n’était disponible que dans les campagnes, contrairement au charbon qui lui est mobile et peut être amené dans les centres urbains. Il n’y a donc pas une progression linéaire du développement des sociétés, déterminée par ladite nature humaine, pour justifier l’utilisation du charbon. L’énergie hydraulique était d’ailleurs beaucoup plus efficace et bon marché. Il s’agit bien d’un rapport social particulier, tributaires des rapports de classe, qui a transformé le charbon en ressource nécessaire pour le développement industriel fondé sur l’appropriation privée des moyens de production.

Cela est aussi vrai aujourd’hui pour ce qui constitue la principale cause du réchauffement climatique: le développement capitaliste industriel récent, avec notamment le circuit de production d’électricité par le charbon qui sert à alimenter les structures de productions dans les centres industriels asiatiques, par exemple chinois. C’est le modèle industriel mondialisé, qui est le principal responsable des émissions de gaz à effet de serre: le capital cherche à produire, au moindre coût de la force de travail, des marchandises et des services destinés à l’exportation, essentiellement vers les pays occidentaux. Avec tout ce que cela implique de nouvelles infrastructures, de combustibles fossiles pour le transport, de zones nouvelles subissant violentes prédations pour l’accaparement des ressources.

Il n’y a pas d’humanité coupable

Encore aujourd’hui, l’action conjointe des appareils étatiques et des centres du capital financier, continuent d’hyperdévelopper les infrastructures d’exploitation et de transformation de l’énergie fossile. Contrairement à ce qu’on nous annonçait au début du millénaire, ces ressources sont très loin d’être frappées par la pénurie. Tout ce tissu productif de l’énergie non renouvelable constitue à lui seul un secteur central de valorisation que les capitalistes défendront bec et ongles.

Il n’y a donc ni humanité coupable, ni «irrationalité» d’un bloc, où nous coexisterions avec les puissants, qui ne verrait pas la réalité en face. Il y a des intérêts bien compris d’une classe dirigeante et possédante d’un côté, et une organisation du modèle productif correspondant de l’autre. La première étant à l’évidence maintenue dans sa position de pouvoir et de privilèges par la seconde.

La Suisse est exemplaire à cet égard. Ce pays est la première puissance industrielle mondiale si l’on se réfère à son nombre d’habitants. Et, grâce à une politique fiscale avantageuse, c’est également le siège de très nombreuses multinationales qui sont au commandement d’un tissu productif hautement polluant et responsable du réchauffement climatique…

Il n’y a pas d’autres voies que l’affrontement avec le système

Qu’est-ce que tout cela nous dit? La question écologique est, fondamentalement, une question d’institution sociale et de pouvoir. Il ne s’agit pas de propagande, ou d’une illusion portée par notre désir ardant d’une transformation sociale radicale et d’une émancipation écologique. Les problèmes actuels sont bien intimement liés au modèle capitaliste et étatique. Donc à la propriété privée, à un mode de production basé sur l’exploitation du travail humain et de son corps inorganique qu’est la nature, au pouvoir séparé qui construit l’institution de la société.

Bien sûr, le capitalisme peut être «verdi» dans un nouveau cycle de valorisation. Avec un catalogue «technique» ce serait même tout à fait envisageable. Toutefois, les investissements nécessaires et la perte sèche d’infrastructures non recyclable représentent un coût que les capitalistes ne sont pas prêt-e-s à payer, dans l’actuel rapport de force. Par conséquent, de nouveaux éléments de traitement du réchauffement climatique ne sont envisageables qu’à partir de l’affrontement avec le système capitaliste tel qu’il s’est construit jusqu’ici. Même une mutation réformiste est inenvisageable sans une confrontation d’envergure.
A fortiori, l’imposition d’une transformation profonde du modèle productif peut et doit se faire par une socialisation du pouvoir et de la richesse. Donc par un déploiement de notre puissance.

Le consommateur occidental: coupable idéal autant qu’attendu

Le discours écologique porté par le bloc dominant, refuse de parler de la propriété privée ou du travail exploité qui sont les intouchables de l’écologie. Pourtant, ce sont bien les capitalistes en situation de propriétaires qui ont le pouvoir sur l’appareil productif. Redisons qu’il s’agit là de la cause centrale du réchauffement climatique. Le refus de cibler les véritables coupables permet de désigner la consommation individuelle comme le lieu problématique essentiel: les propriétaires des moyens de production restant neutres, passifs, épargnés (à l’abri) des regards et des luttes. Ainsi on blâme le consommateur, voire le/la travailleur/euse
occidental-e ordinaire porteur/euse de tous les maux…

Il est certes vrai qu’en tant qu’individus des pays dits riches, nos choix individuels peuvent avoir une certaine influence. Mais l’essentiel n’est pas là. Il faut casser la conception qui vise la consommation populaire comme responsable et qui vise à prendre des mesures antisociales comme les propositions de taxes sur les biens de consommation courante.

Pour le dire rapidement, il n’y pas de «responsabilité individuelle» déterminante liée à une consommation «libre» sur le marché, qui serait antiécologique. Il y a un problème social. Notre consommation est essentiellement déterminée. Prenons un exemple. On nous dit qu’il faudrait aller à vélo au travail ou du moins d’utiliser les transports publics. Déjà, il serait nécessaire que ces derniers soient efficients et couvrent les besoins. Mais, surtout, n’oublions pas que dans les pays de l’OCDE, le trajet moyen entre la maison et le travail est d’1 h 30 quotidienne. Les nouvelles métropoles, la périphérisation des classes populaires, la mobilité imposée à la force de travail, la durée du travail salarié: tout cela ne résulte pas d’un «choix individuel», mais d’une construction politique, sociale et spatiale déterminée.

Ce piège qui consiste à reporter sur la sphère individuelle la responsabilité du changement basée uniquement sur son comportement propre et relatif à son niveau de consommation, fait partie de ce même levier actionné par les classes dirigeantes au pouvoir pour détourner l’enjeu de la sphère collective, véritable force potentielle de changement.

Alors que nous affrontons tous les jours des attaques sur nos conditions de vie, nous refusons que la transition écologique soit inviqué pour nous asservir davantage. C’est la grande leçon des gilets jaunes. Et ce, y compris sous un prétexte formellement antiproductiviste: il y a de nombreux secteurs qui contribuent au bien commun dont le niveau de production devrait être augmenté. 

Construire la république autogérée sociale et écologique

Un mouvement populaire qui porte les orientations stratégiques et les revendications de l’écologie sociale doit construire une politique et affirmer des intérêts qui répondent aussi aux aspirations sociales, démocratiques et populaires. Autant le pouvoir peut utiliser la question écologique comme arme contre nous, autant nous
devons rendre possible et désirable cette transition écologique nécessaire en imposant une transformation sociale et démocratique radicale.

Nous proposons de porter un projet de république autogérée sociale et écologique qui puisse faire converger les forces de transformation sociale et instituer un horizon et un imaginaire désirable. Nous ne détaillerons pas ici cette proposition en construction. Contentons-nous, d’en évoquer quelques orientations stratégiques liées à la question écologique.

Affronter la propriété privée prédatrice de la nature: socialiser la richesse et le pouvoir

La question démocratique radicale est centrale pour la transition écologique. Il n’y a pas d’imposition d’une transition énergétique sans l’expropriation et la socialisation des grandes infrastructures, des industries et du service public. La propriété collective publique démocratisée et à l’autre bout le renforcement du pouvoir du salariat est décisif pour orienter les processus productifs vers les besoins écologiques. Les décisions nécessaires ne seront pas prises par le privé et l’État avec leur orientation court-termiste sur les profits. Il s’agit de s’attaquer à la propriété privée et à son pouvoir.

La transition écologique nécessite une importante socialisation de la richesse produite pour financer le développement et la gratuité des services publics nécessaires comme les transports publics, ou un service public du logement et des espaces urbains collectivisés. Cette socialisation doit permettre, également, par le biais, par exemple de caisses populaires d’investissement écologique financées par la cotisation et gérées démocratiquement, d’investir massivement dans les nouvelles infrastructures et notamment dans les nouvelles formes d’énergie.

Aux besoins de transformation profonde des infrastructures énergétiques et du service public, il faut ajouter la centralité de la recherche dans le processus de transition écologique. Dans un canton où une des plus grandes écoles polytechniques au monde a son siège, il est décisif d’orienter la recherche scientifique et technologique vers l’utilité écologique, sociale et le bien commun. Pour cela il faut des investissements socialisés massifs et surtout combattre le modèle aujourd’hui des EPF qui oriente le travail scientifique uniquement vers la production de marchandises potentiellement vendables sur le marché et pour le transfert gratuit et massif de savoir et de technologie aux entreprises. Nous avons besoin d’un service public de la recherche et cela nécessite également une transformation radicale de l’école pour permettre à la majorité d’accéder aux plus hautes qualifications.

Pour résumer simplement. La transition écologique pose deux questions: qui paie? et qui décide? À cela nous proposons que le mouvement sur le climat réponde par la socialisation de la richesse et du pouvoir. Par la construction de la république autogérée sociale et écologique.


La municipalité de Lausanne et le Conseil d’État vaudois doivent cesser de jouer les tartuffes

Les opérations de répression par l’amende et les poursuites judiciaires contre les militant-e-s du climat doivent cesser. Les menaces également. Les sanctions qui risquent de frapper le mouvement se comptent en dizaines de milliers de francs pour des actions relativement symboliques: occupation d’un pont pendant une heure, occupation des locaux de Crédit suisse et des Retraites populaires… C’est inacceptable. Il s’agit là d’une lutte dans les luttes absolument décisives pour préserver la capacité d’action du mouvement!

L'Ami-e du Peuple